La 88 et la 106 restent des routes nationales !

Vendredi 22 novembre 2019

L’État a décidé d’une nouvelle étape de décentralisation à venir. Dans le cadre de la préparation de la future loi « Décentralisation, Différenciation, Déconcentration », il a entrepris des négociations bilatérales avec chacun des Départements sur les possibilités de transfert de certaines routes nationales

Lors de ces négociations, le Département a exprimé son refus de voir transférer les RN 88 et RN 106 pour les motifs suivants :

- Ces deux routes ont une vocation nationale :

  • La RN 88 est une alternative à la liaison Toulouse Lyon via les A61-A9-A7 et constitue le seul itinéraire de substitution en cas d’incident majeur sur cet axe. C'est bien sur aussi une épine dorsale des déplacements quotidiens très empruntée par les lozériennes et les lozériens. De plus, elle supporte une part importante de trafic poids-lourds en transit.

  • La RN 106 est un axe économique majeur, de liaison avec la Méditérranée, pour assurer l’approvisionnement de la Lozère, en particulier en carburant, depuis le port de Marseille.

- Le Département n’a pas les moyens humains et financiers pour assurer l’indispensable modernisation de ces deux routes ainsi que leur entretien, en sachant que le Département de la Lozère consacre déjà une part bien plus importante à l'investissement routier, en proportion de son budget global, que les autres départements.

- Aucune économie ne serait à attendre de ce transfert, les organisations et les caractéristiques des réseaux de l’État et du Département en Lozère étant très différentes.

 

- Enfin, cette position n’est pas un refus de principe mais un acte raisonné ; pour preuve, par le passé lorsque les conditions étaient réunies, le Département a déjà accepté le transfert de près de 140 kms de routes nationales (RN9, RN108, RN 106 au nord de Mende, RN88 entre les Ajustons et Romardiès)

Réunis pour clore la phase de négociation le 20 novembre à Paris, M Papinutti, Directeur général des infrastructures, des transports et de la mer à confirmé à Sophie Pantel, Présidente du Conseil départemental, que ces deux itinéraires resteraient nationaux.

La Présidente du Conseil départemental et le Vice-Président en charge des infrastructures se félicitent de la qualité de cette concertation avec le ministère des transports et de cette décision. En effet, si le transfert de ces routes avait été acté, cette décision aurait impacté de plein fouet le budget du Département et se serait inévitablement répercutée sur d'autres politiques non-obligatoires mais tout aussi indispensables à la qualité de vie des lozériennes et des lozériens comme le sport, la culture, le patrimoine, l’agriculture, l’aide aux communes et aux associations, ... (le non-transfert des RN permet de ne pas supprimer ces politiques, les dépenses en matière de voirie étant une compétence obligatoire des Départements).

Enfin, le Département a mis à profit ce rendez-vous pour évoquer les perspectives d’aménagement de ces deux axes essentiels à l'aménagement du territoire.