L’axe Toulouse-Lyon : quelles perspectives pour la RN88 ?

Vendredi 20 décembre 2013

Le Président du Syndicat mixte d’études et de promotion de l’axe Toulouse-Lyon Jean-Paul POURQUIER a réuni le 19 décembre à Paris, l’ensemble des parties prenantes du projet. 

Le Syndicat mixte d’études et de promotion de l’axe Toulouse-Lyon, composé de 19 collectivités territoriales est présidé depuis juin 2008 par Jean-Paul POURQUIER, Président du Conseil départemental de la Lozère.  Le Syndicat mixte est l’interlocuteur privilégié de l’Etat. Il a pour vocation de fédérer, d’accompagner et de soutenir les différents acteurs chargés de la réalisation de l’axe Toulouse-Lyon (RN88), ainsi que de diligenter les études nécessaires et d’assurer la promotion de ce projet.

La RN88 traverse des territoires mal desservis, qui regroupent cependant 11 millions d’habitants sur 1/8ème  du territoire national.  La finalisation des 160 kilomètres  restant permettrait une alternative dans l’hexagone à la saturation du transport en vallée du Rhône et dans l’arc languedocien. Or, ce tronçon est également la dernière partie non encore réalisée d’un axe européen vital : la transversale Séville-Varsovie (reliant l’Europe du sud à l’Europe du nord et de l’est).

Malgré la volonté de l’Etat d’assurer la transition énergétique dans les transports, il n’existe pas de mode alternatif à la route sur les larges territoires traversés par la RN88. Face à ce défi, les élus locaux doivent mobiliser des moyens financiers en diminution ou trouver des solutions alternatives…

C’est avec cette volonté, que le Président POURQUIER a réuni le 19 décembre à Paris, l’ensemble des parties prenantes du projet : les membres du Syndicat mixte, les parlementaires, les maires et les élus locaux, les conseillers généraux et régionaux, les chambres consulaires, les socioprofessionnels ainsi que les associations de riverains comme l'Association lozérienne Oui à la 2x2 voies, soit environ une cinquantaine de personnes.

Au cours des débats, se sont successivement exprimés à l’invitation du Président POURQUIER :
Laurent WAUQUIEZ, Député-maire du Puy-en-Velay a déclaré que « l’axe Toulouse-Lyon était pour nos territoires, un levier économique puissant et qu’il était urgent d’accélérer la réalisation du projet par la mise en concession des sections inachevées, puisque l'État n’investit plus dans les infrastructures d’avenir. »
Daniel TARDY, Président de l’IHEDATE (Institut des Hautes Études de l’Aménagement du Territoire) a insisté « sur la nécessité de créer du consensus local entre tous les acteurs pour faire avancer plus rapidement le projet ».

Christian SAINT-ETIENNE, économiste spécialisé dans l’aménagement du territoire et la métropolisation de l’économie, a conclu son exposé sur la mise en perspective de la métropolisation de l’e-économie qui va permettre la revitalisation des territoires traversés, par la déclaration suivante : « A l’heure où les ménages épargnent et où le taux de natalité est dans notre pays l’un des plus forts d’Europe, il est inconcevable que les investissements en infrastructures ne préparent pas la vie des générations futures ».

Le Sénateur Benoit HURÉ, Président du Conseil départemental des Ardennes venu témoigner de l’engagement des finances d’un département pour achever le désenclavement de Charleville-Mézières, vers Reims d’une part et vers Bruxelles d’autre part, a confirmé que « les infrastructures routières amenaient le développement économique et le renouveau démographique.  Ce que les Ardennes avaient réalisé sur leurs fonds propres à partir des années 90 n’est plus possible aujourd’hui compte tenu de la capacité à mobiliser des finances publiques départementales sur ce type de projet ».

Ont ensuite pris la parole au cours de la discussion pour manifester leur solidarité avec ce projet structurant : Christian BARTHELEMY, représentant du Grand Lyon et Pierre FAYOL-NOIRETERRE, représentant de Saint-Étienne Métropole. Le Président du Conseil départemental de l’Aveyron, Jean-Claude LUCHE s’est montré totalement solidaire des propos échangés mais ne souhaite pas remettre en cause les D.U.P existantes et la gratuité des infrastructures qui traversent son département. Le député aveyronnais Yves CENSI, a précisé qu’il était concevable de mobiliser des financements différenciés selon les segments à finaliser sur la RN88.

Avant même la réunion, les institutions suivantes avaient fait connaitre par réponse à un questionnaire au Président du Syndicat mixte qu’elles encourageaient vivement la solution d’une concession avec péage :

  • Jacques VALAX, Député du Tarn
  • Jean-Luc MOUDENC, Député de la Haute-Garonne
  • La Mairie d’Yssingeaux en Haute Loire
  • Le Conseil départemental de l’Ardèche
  • Jacques BLANC, Président de l’Association des Maires de la Lozère
  • La CCI du Tarn
  • Le CESE de la région Midi-Pyrénées
  • Maurice VINCENT, Sénateur de la Loire, Maire de Saint-Etienne et Président de Saint-Étienne métropole
  • Georges ZIEGLER, Vice-président du Conseil départemental de la Loire

A l’issue de la réunion, le Président POURQUIER a conclu : « L’aménagement de cet axe est un enjeu d’avenir pour les populations et le développement économique doit être envisagé au-delà des territoires traversés, par une approche européenne en liaison avec les autres régions françaises. Malgré les difficultés et la faiblesse de nos moyens, nous ne sommes pas résignés, nous poursuivons le combat. Il existe des solutions, dont la concession et le partenariat public-privé, pour achever la réalisation sur certaines sections de la RN 88. La qualité des propos échangés aujourd’hui  m’incite à poursuivre la mobilisation du Syndicat mixte. »