L'hôtel du Département, un bâtiment chargé d'histoire

Au cœur de la ville de Mende, tout proche de la cathédrale se trouve un bâtiment imposant dont les origines les plus anciennes remontent au XIIe  siècle.Ancien palais des évêques du  Gévaudan  jusqu'en 1791, devenu  résidence du premier préfet  du Consulat, le 13 germinal an VIII (4 avril 1800) il est occupé depuis 1982 dans sa majeure  partie par les  services de l'Etat et du Département  (Cabinet  du  Conseil général  devenu  Conseil  départemental en 2015).  Jusqu'à la fin du XIXème siècle, ce bâtiment était un vaste quadrilatère, dont l'un des côtés était adossé à la façade septentrionale de la cathédrale. Au centre, se trouvait une cour fermée de toute part.

« On pénétrait dans la résidence, somptueusement décorée à l'initiative des évêques, par un grand escalier de pierre (démoli en 1858) surmonté d'une peinture sur bois du peintre mendois Lacour (1697) », explique Alain Laurans, attaché de conservation du patrimoine aux Archives départementales de la Lozère. "Au deuxième étage, s'ouvrait une série de pièces. La première, dite chambre du roi,  au plafond peint par Bénard, peintre de la ville de Paris, établi à Mende en 1678. La seconde, dite chambre de la reine, peinte également par Bénard.

À cet étage, une grande galerie sur- montée d'une voûte en bois décorée par de nombreuses peintures de Bénard donnait accès dans la cathédrale à la tribune des évêques. Le soubassement contenait six boutiques, inféodées par les évêques, s'ouvrant sur la rue d'Aigues-Passes". Ces boutiques possédaient des conduits de cheminées qui s'élevaient jusqu'au toit que ni les évêques, ni les préfets n'avaient pu faire supprimer. Le pire arriva le 20 mai 1887, vers 14 heures.

Un incendie communiqué par une des cheminées à un dépôt provisoire d'archives, installé dans les combles de l'aile Est de la préfecture se propagea rapidement. Les habitants de Mende, les paysans venus à la foire ce jour-là, les soldats de la garnison, prêtèrent main forte aux pompiers, mais tous ne vinrent à bout du sinistre que le lendemain matin. Pour sauver les maisons voisines menacées par l'incendie, le bâtiment a été sacrifié.

RECONSTRUIRE PAR-DESSUS LES DÉCOMBRES

Seuls subsistent encore le grand portail et la porte au- dessus de laquelle avaient été placées en 1860 les armoiries de Florac, Marvejols et Mende. Les bureaux furent transférés dans les locaux de l'école normale d'institutrice (Faubourg Montbel) pour quatre ans. Le soin de reconstruire le nouvel édifice sur les décombres de l'ancien fut confié à l'entrepreneur nîmois Pocheville sur les plans de l'architecte départemental Germer-Durand. Le bâtiment a été réduit d'un étage. Les bureaux ont été placés côté cour car on craignait que les employés fussent distraits par les passants de la rue... À l'Est, la rue de la Rovère a bien dégagé l'édifice.

LE SAVIEZ-VOUS ?

L'incendie de 1967

Le 6 avril 1967, un nouvel incendie lié à des travaux de rénovation détruisit une partie de la toiture des combles, au-dessus des appartements privés. Depuis cette date l'aspect extérieur de l'édifice n'a pas changé.

Les modifications ont affecté la répartition des bureaux. La convention du 28 mai 1982 passée entre le préfet et le président du Conseil général règlemente le transfert au Département de certains services de la préfecture.

Seul le Cabinet du Préfet demeure dans l'aile ouest, tandis que les services du Conseil départemental occupent les parties Nord et Est. La salle des fêtes est partagée par les deux institutions. Les autres services de l'État ont été transférés au Faubourg Montbel qu'ils avaient quittés en 1891 !