Droit de réponse de Sophie Pantel à l’association Alliance avec les loups.
Sophie Pantel tient à répondre aux propos de l'association Alliance avec les loups (parus dans le Midi Libre vendredi 13 novembre), faisant suite à la dégradation des locaux de l'Alepe et réclamant sa démission pour la gestion du dossier.
Demande pour le moins étrange sachant que la sécurité des biens et des personnes, comme chacun le sait, relève de la compétence des services de l’État et non du Département.
À ce titre, le Département n'avait pas à gérer ce dossier. Il a appris via Facebook les faits perpétrés dans les locaux de l'Alepe et la décision a été prise immédiatement de réagir en condamnant ces actes de violences (« les méthodes employées, violentes et inadmissibles, ne sauraient être cautionnées » – CP paru le 10 novembre en fin de matinée) et en rappelant qu’il faut répondre à la problématique du loup « dans le respect des formes d'expression garanties par la démocratie à savoir le dialogue, l'échange et la médiation ».
Car la violence, pas plus que la provocation, ne constituent des réponses acceptables pour réfléchir ensemble à la problématique du loup.
Or force est de constater qu’une fois de plus, l’activité de l'association Alliance avec les loups se résume à des provocations verbales envers le monde agricole, qui traverse pourtant une crise sans précédent et mérite à ce titre d’être considéré différemment ! De plus, les propos du Président de cette association évoquant la présence d'un hypothétique témoin confirmant la possibilité de tirer sur les loups sans rien dire sont diffamatoires et laissent planer la suspicion : méthode qui se trouve être condamnable et répréhensible devant la justice tout comme la violence directe.
Ma responsabilité d’élue est d’appréhender la problématique du loup dans son ensemble (tant sur le plan agricole, économique et écologique que juridique) et d'accompagner le monde agricole qui réclame une modification des textes protégeant le loup, d'autant que le loup aujourd’hui n'est plus en voie de disparition dans le monde (sa population croît, y compris en France).
Si le loup est en effet un animal protégé par la convention de Berne et la directive « Habitats », sa présence remet en cause la pratique de l’élevage extensif.
Parmi les solutions préconisées face au danger qu’il représente, celle de garder les troupeaux et de les rassembler la nuit a démontré son inefficacité lors des attaques sur le Mont Lozère notamment à La Vialasse, au Mas de la Barque et à Bellecoste, où le loup a attaqué les troupeaux regroupés pour la nuit dans un enclos en présence des bergers.
De plus, rentrer les bêtes tous les soirs, outre la question des moyens humains et donc du coût financier pour financer ces emplois, implique la diminution des parcours pâturés par les animaux (très grand dans le cadre d’élevage extensif) avec pour conséquence la fermeture des milieux et donc les risques démultipliés d’incendies.
Se pose ainsi la question d’une atteinte à la biodiversité. Il suffit d’ailleurs de se promener sur le Mont Lozère (nord et sud) pour s’apercevoir de l'accroissement des genêts. Il ne reste des troupeaux que du côté de Prévenchères et Le Merlet auxquels s’ajoutent les transhumants l’été.
D’autre part, les propos véhiculés affirmant que de toutes manières les exploitants seraient indemnisés sont là aussi infondés : pour être indemnisé, encore faut-il retrouver le corps des animaux dans des parcours étendus parfois sur une centaine d’hectares, si les sangliers et le gypaète ne s'en sont pas occupés avant ! De plus, l'indemnisation, quand elle intervient, ne couvre jamais totalement la perte de ce que vaut véritablement un animal ; elle ne couvre pas non plus les préjudices des exploitants qui élèvent leurs bêtes pour nourrir les hommes et gagner leur vie, et qui les voit mourir parfois dans d’atroces souffrances ; enfin, elle ne prend pas en compte les traumatismes vécus par les animaux (avortement, ventres vides, etc.).
Aussi, dans ces conditions et compte tenu de l'augmentation du nombre d'attaques ces derniers mois, je me félicite que Ségolène Royal ait accepté les tirs de défense en zone cœur de Parc (après avoir œuvré en ce sens en intervenant auprès d'elle à plusieurs reprises) et je demande au Préfet d’autoriser autant de battues qu’il faudra pour atteindre le nombre de loups autorisé à être tués et je continuerai le travail de lobbying auprès des parlementaires de l'Union européenne pour faire évoluer les textes pacifiquement.