Recyclage, quand les routes se mettent au vert

Mercredi 7 octobre 2020

Avec le retraitement de chaussées sur place et à froid, le service des routes du Département expérimente, depuis le printemps 2019, une technique plus respectueuse de l'environnement pour la rénovation de certains types de routes. Explications.Alors que les travaux publics figurent parmi les plus gros producteurs de déchets, la nécessité d'économiser les matières premières (sable, gravillons, goudron...) et de réduire l'impact environnemental des chantiers incitent les donneurs d'ordre à privilégier des techniques économes en granulats d'apport lors de la réfection des chaussées. La méthode de retraitement à froid expérimentée par le service des routes sur le chantier de la RD9 à Saint-Roman-de-Tousque permet de valoriser les matériaux déjà en place. Ainsi, en « recyclant » la chaussée, on évite la circulation de nombreux poids-lourds.

La technique consiste à faire intervenir un « train » complet (environ 15 mètres de long sur une largeur de 2,20 mètres), qui fraise la route et remet en place le produit récolté, une fois malaxé, avec un liant bitumineux. Exit donc le transport des gravillons issus du fraisage vers une zone d'enfouissement. Pas besoin non plus de celui nécessaire à l'apport des nouveaux matériaux.
«Cette solution permet notamment de reprendre les structures noires décollées et vieillies sur des routes dont le trafic est modéré. En fonction de l'état de la chaussée, révélée par une étude réalisée en amont par le laboratoire départemental, la raboteuse incorpore seulement les produits nécessaires. Après compactage, la route est remise en circulation immédiatement, ce qui représente ainsi un gain de temps substantiel », explique Eric Forré, directeur des routes au Département.

Si le retraitement des chaussées est une technique reconnue, son utilisation reste peu fréquente en France, contrairement à l'Espagne.  « Cette technique est couverte par la profession. Elle figure dans la documentation, les règles de l'art sont déjà écrites et connues. On peut avoir confiance dans le processus », assure le responsable de la zone sud-ouest chez Eurovia, l'entreprise qui a réalisé le chantier.
« Sur un chantier comme celui de Saint-Roman-de-Tousque, l'économie réalisée représente environ 300 000 €, soit une réduction des coûts d'environ 20 % par rapport aux solutions existantes, en plus des réductions de gaz à effet de serre qui atteignent plus de 50 % par rapport à une technique classique », conclut Eric Forré.

 

©Texte et photos : Yvan Guilhot