Les Éditions Robert Laffont rééditent « Monsieur Proust », mémoires définitives de l'écrivain signées de la lozérienne Céleste Albaret, qui fut sa gouvernante et dernière confidente.
Il y a tout juste un siècle, le chemin des lettres rencontrait le fil de l'Histoire : la Lozérienne Augustine Célestine Gineste, née à Auxillac, devenait par l'entremise de son mari la toute jeune servante de Marcel Proust. En effet Albaret est le nom de famille de son mari Odilon né à La Canourgue et chauffeur de Marcel Proust à Paris.
Huit années durant et jusqu'à la lente et douloureuse agonie de l'écrivain en 1922, elle accompagnera avec dévotion son dernier souffle, entre gouvernance et confidence. Aux côtés de l'auteur de 1914 à 1922, « l'ange de Proust » s'occupera de tout au sein du foyer.
C'est elle qui lui fermera les yeux à sa mort, avant de rentrer dans un long silence, refusant toutes les propositions de livres ou les entretiens.
« Parce que trop de choses fausses ont été écrites par des gens qui ne l’ont connu que par les livres » au début des années 1970, soit cinquante ans après la disparition de Proust, elle se décide finalement à confier ses souvenirs à Georges Belmont. Le journaliste se chargera de les transcrire et de les publier sous le titre de « Monsieur Proust », aux éditions Laffont. Aujourd'hui réédité, ce bouleversant témoignage donne à (re)découvrir un écrivain somnambule, marié à son œuvre, tiraillé entre bien et mal, obsédé par ses correspondances et ses archives.
À chaque instant, Céleste Albaret ne vivra que pour Proust et ses écrits. La gouvernante se met au diapason d'une vie décentrée où l’on vit la nuit et l’on dort - rarement -, le jour : « il est probable qu’une des choses qui a le plus fait pour sa confiance et notre intimité par la suite, c’est que j’avais toujours le sourire quand j’entrais dans sa chambre » confie la Lozérienne dans « Monsieur Proust », 462 pages historiques parues à nouveau chez Robert Laffont.
Céleste Albaret est décédée le 25 avril 1984, à Montfort-L’amaury.
Le saviez-vous ?
La Lozère célèbre depuis longtemps l'histoire de Céleste avec une rue qui porte son nom à Auxillac, l'Espace Proust ou l'organisation du festival, "Les Célestivales", dont la quatrième édition aura lieu en aout prochain. En savoir plus.