Les archéologues de l’Inrap ont effectué en septembre 2021 un diagnostic archéologique au plateau du Palais du Roi, sur prescription de la Drac Occitanie, dans le cadre d’une demande volontaire de la commune de Pelouse et du Département, préalablement à un projet de valorisation du site. Cette opération visait à confirmer la présence de vestiges anciennement détectés et approfondir les connaissances historiques du site.
Dès la fin du XIX e siècle, l’instituteur de Le Born, un archéologue amateur, avait relevé des traces d’occupations anciennes sur le plateau du Palais du Roi, les identifiant comme « le camp de César ». En 1927, la Société des Lettres confirmait
la présence de vestiges antiques, grâce à plusieurs sondages effectués par le docteur Charles Morel. Il faut attendre les travaux d’aménagement du parking de la station de ski de Laubert, en 1989, pour une première fouille réalisée par Gilbert Fages.
Elle conforte l’hypothèse d’un site à l’emprise bien plus importante que soupçonnée, les vestiges pouvant couvrir le triple de la surface précédemment sondée.
À la demande de la commune de Pelouse (propriétaire du terrain) et du Conseil départemental de la Lozère, le diagnostic archéologique de septembre 2021 a été engagé sur une parcelle de 1500 m 2 bordant la route RD01. Il prolonge la zone
fouillée en 1989. Après coupe de la sapinette d’épicéas qui recouvrait le site, des tranchées de reconnaissance laissent apparaître des restes de constructions. Un travail de dégagement et de nettoyage a permis de mettre au jour le plan des extensions sud de l’établissement antique.
Ajoutée aux connaissances déjà acquises lors des précédentes prospections, cette opération permet d’enregistrer un ensemble construit mesurant une quarantaine de mètres de côté. La partie centrale de l’établissement, actuellement située sous la chaussée, reste pour l’heure inconnue. L’état de conservation des vestiges est précaire, les murs étant conservés généralement sur une à deux assises. Des traces d’incendie, en partie sud du bâtiment, ont été observées, pouvant être à l’origine de
son abandon.
Suite à l’occupation antique, et durant une période pour l’heure indéterminée, des charbonniers se sont installés sur le site à fin d’exploiter les bois environnants ; plusieurs de leurs charbonnières ont pu être observées, parmi les vestiges antiques.
Ces travaux de reconnaissance ont été menés durant dix jours au-delà desquels les vestiges, préalablement protégés à l’aide de voile géotextile, ont été réensevelis afin de les protéger de l’érosion.
*Eléments d'informations et photos fournis par l’Institut national de recherches archéologiques préventives, établissement public placé sous la tutelle des ministères de la Culture et de la Recherche
Dégagement du mur nord. © Inrap
La pièce 2 accolée au mur est du bâtiment principal. © Inrap
L'angle nord-est du bâtiment principal. © Inrap
Le mur 1017 bordant l'esplanade ouest au sud, et l'appui de poteau 1018 fait d'un cube de granit.