Depuis quelques années, la Lozère, comme d'autres départements constate une recrudescence des populations de chenilles processionnaires avec tous les désagréments que cela comporte. En effet, la descente des chenilles en procession le long des arbres au printemps pour aller s'enfouir dans le sol s'accompagne de nuisances liées aux poils urticants générés par cette espèce. Pendant plusieurs semaines, des espaces naturels sont difficilement fréquentables en raison de la présence de ces chenilles dont les poils urticants peuvent provoquer des allergies sur les personnes les plus vulnérables.
L'éradication de cette espèce est impossible mais la combinaison et la pérennisation de plusieurs techniques de lutte peuvent permettre de contenir les populations à un seuil raisonnable et supportable pour l'homme.
Considérant le caractère nuisible et surtout non sélectif des produits insecticides vis-à-vis des autres espèces, le Département de la Lozère et la commune / la Communauté de communes ont décidé de s'engager communément dans des actions de sensibilisation de la population au travers d'actions de lutte biologique en :
favorisant l'implantation des prédateurs naturels de la chenille tels que les mésanges et du papillon tels que les chauve-souris. Il faut savoir qu'un couple de mésanges peut consommer entre 300 et 500 chenilles par jour ce qui représente l'élimination de 1 à 2 nids de processionnaires par jour. Les prédateurs naturels de la processionnaire constituent aujourd'hui la méthode de lutte la plus efficace. Des nichoirs à mésanges et des abris à chauve-souris vont donc être distribués aux collectivités désireuses de s'impliquer dans le projet.
installant des pièges à phéromones pour empêcher la reproduction des papillons et ainsi limiter la population l'année suivante. Le Département distribuera aux collectivités locales ces pièges à phéromones pour les inciter à intervenir dans cette lutte contre le développement de la chenille processionnaire.
Ces actions peuvent être reproduites à l'échelle individuelle pour renforcer l'efficacité de la lutte et peuvent aussi être complétées par d'autres actions individuelles telles que l'échenillage ou l'installation d'éco-pièges.
Face à ce fléau, seule l'union des initiatives permet d'obtenir des résultats notables…
Quelques tutoriels :
Fabriquer un nichoir à mésanges
Fabriquer un nichoir pour chauves-souris
Pourquoi une telle profusion des chenilles processionnaires ?
La présence envahissante des chenilles est cyclique mais l'évolution climatique, la baisse des prédateurs, les boisements monospécifiques, l'augmentation de l'urbanisation à proximité des pins contribuent à accentuer les désagréments liés à cette espèce. Même si les spécialiste s'accordent à dire que nous sommes actuellement dans une fin de cycle, il est important de poursuivre les actions de lutte pour réduire les effets du prochain cycle.
Comment un petit oiseau comme la mésange peut nous aider à lutter contre la processionnaire ?
La mésange, parmi d'autres espèces, consomme les chenilles lorsqu'elle est en période de reproduction et de nourrissage de ses petits. Un couple de mésanges peut consomme jusqu'à 500 chenilles par jour soit 1 à 2 nids de chenilles processionnaires donc mathématiquement, si plus de couples de mésanges s'installent, plus de chenilles seront consommées.
Les mésanges étant victime d'une forte mortalité, notamment l'hiver, il est important de les préserver aussi le reste de l'année. En effet, sur une quinzaine environ d'oisillons nés dans l'été, seul 1 survivra à l'hiver. Les nourrir l'hiver avec des graines et les protéger des chats peuvent augmenter leurs chances de survie et donc augmenter les populations l'année suivante. La pression sur les chenilles en sera d'autant plus importante.
Les populations de mésanges suffiront-elles ?
Installer des nichoirs pour que les mésanges puissent se reproduire, c'est bien mais les protéger au quotidien pour éviter la mortalité, c'est encore mieux. En effet, pour que les populations de mésanges augmentent, il faut aussi qu'elles puissent survivre à l'hiver et à leurs prédateurs (dont les chats !). C'est pourquoi, en laissant des graines l'hiver et en les protégeant contre les chats (en mettant une clochette sur le collier du chat et en évitant leur prolifération sauvage), vous contribuez à préserver cette espèce.
Pourquoi des abris à Chauve-Souris ?
Les Chauves-souris sont des prédateurs naturels des papillons de la chenille processionnaire. Une seule petite chauve-souris est capable de manger l’équivalent de son poids en insectes, soit environ 600 par heure et ce, en l’espace d’une seule nuit. Elles peuvent donc avoir un impact non négligeable sur les populations de papillons de la chenille processionnaire. Finalement, avoir des chauves-souris à proximité de son habitation est une solution efficace et naturelle pour réduire le nombre d’insectes indésirables dans son environnement immédiat sans l’utilisation d’insecticides ou de pesticides.
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