Du XIe siècle jusqu’à la Révolution française, le Gévaudan est partagé en huit baronnies qui rivalisent de richesses et d’influence.
Vestiges de ces baronnies, les châteaux d’Apcher, de Canilhac et du Tournel témoignent encore de leur puissance.
Les premières mentions de ces baronnies remontent au début du XIe siècle.
La baronnie d’Apcher a transmis son nom à Saint-Chély-d’Apcher. De son siège, au château d'Apcher, aujourd'hui sur la commune de Prunières, il reste la tour, la chapelle et les vestiges des corps de logis que les fouilles nous livrent peu à peu chaque année.
La baronnie de Mercœur dominait l’est du Gévaudan, de l’Allier à la Truyère. C’est ici, au XVIIIe siècle qu’allait sévir la fameuse « bête ».
La plus puissante des baronnies fut celle de Peyre. Elle possédait plusieurs châteaux, de Marvejols à l’Aubrac. De sa forteresse juchée sur le Roc de Peyre, il ne reste que le nom, après l’attaque, au XVIe siècle, de l’Amiral de Joyeuse, venu punir une famille passée à la Réforme.
Quant à la baronnie de Florac, elle régnait sur la partie haute des Cévennes. Son pouvoir s’étendait sur les nombreux châteaux de la contrée. Le château actuel est édifié à l’emplacement de l’ancienne forteresse. Il y avait aussi la baronnie du Tournel qui édifia une imposante citadelle à Saint Julien du Tournel. Ses vestiges, dominant la haute vallée du Lot, rappellent la puissance d’une famille qui étendait son influence, des causses mendois jusqu’au Mont Lozère, en passant par le Valdonnez.
Ces baronnies possédaient toutes un château, voire plusieurs. Il y avait le château maître, en général perché sur un promontoire, mais qui va se « dé-percher » au bas Moyen Age. L’exemple le plus spectaculaire est celui du Tournel. Vers 1350, la famille le délaisse pour le plus confortable château du Boy. Le même phénomène se produit, plus tardivement, chez les Peyre qui passent du Roc de Peyre à La Baume.
Au Moyen Age, le château est à la fois la résidence de la famille, un lieu défensif, avec murailles et donjon, mais aussi un centre économique. Ici sont perçus les redevances et les impôts dus au seigneur. Il ne faut pas oublier l’aspect religieux : dans l’enceinte, il y a une chapelle, voire l’église paroissiale, comme à Canilhac. Un édifice comme le Tournel pouvait abriter 200 âmes.Ces baronnies dépendaient étroitement du bon vouloir des évêques de Mende. À partir de 1307, l’évêque devient le pivot central auquel se joindront ces riches seigneuries, confortant l’union noblesse -clergé, conduisant à la Révolution.