Considéré disparu en Lozère à la fin de la seconde guerre mondiale, le cerf a commencé à être réintroduit dans les années 60. Aujourd’hui sauvegardé, compté, suivi, il est aussi chassé pour réguler sa population.
A vec l’abolition des droits féodaux qui a suivi la Révolution Française, et celui de la chasse en particulier, le cerf était devenu une cible pour de nombreux nouveaux chasseurs : une population affamée. Le plus grand des mammifères français était très prisé pour la quantité de sa viande – un cerf adulte pèse entre 160 et 240 kg. Au point que cet animal majestueux, mythique, avait été décimé dans notre département, comme d’ailleurs quasiment partout en France.
Depuis 50 ans, le Conservatoire des Eaux et Forêts, puis le Parc National des Cévennes, et depuis 1995, la Fédération Départementale des Chasseurs, ont souhaité réintroduire cet animal nécessaire pour l’équilibre de la biodiversité des forêts lozériennes. « À l’heure actuelle, nous avons une dizaine de populations réparties sur plusieurs zones du département. Cet animal, qui vit en groupe, est
installé sur des unités géographiques bien définies. Nous faisons un suivi continu et précis. Pour cela, nous effectuons des comptages aux phares au printemps, ainsi que des comptages aux brames
à l’automne. Tous les 4-5 ans, nous effectuons des observations physiques, directes et visuelles. On peut dire que le cerf est dans une dynamique positive et que ses populations sont durables »,
explique Christophe Rieutort, technicien à la Fédération départementale des Chasseurs de Lozère, chargé du suivi de cette espèce sur le secteur Gard-Lozère. Mais, n’ayant pas de prédateurs, hormis l’homme, il était aussi devenu nécessaire de réguler le nombre d’individus sur le territoire.
C’est l’une des missions de la Fédération qui organise le prélèvement annuel d’un certain nombre d’animaux. « Ce plan de chasse obligatoire est essentiel pour l’équilibre du monde agricole et sylvicole. Cinq individus dans un bois produisent à eux seuls de nombreux dégâts. Il faut que tout le monde puisse cohabiter », précise Serge Suau, le directeur. Ainsi chaque année, en fonction de l’analyse des populations, un arrêté préfectoral attribue un certain nombre de « bracelets », c’est-à-dire des autorisations de prélèvement maximum. La Fédération organise et contrôle la chasse du cerf. « C’est un animal formidable et remarquable qui doit être suivi et encadré. La chasse, très cadrée, permet une excellente gestion de cet animal sur l’ensemble du territoire lozérien », conclut Serge Suau.