Dans un ancien prieuré, le skite Sainte-Foy, fondé en 1996 dans les Cévennes, accueille des moines, des retraitants et des artistes. Le Frère Jean y témoigne de sa foi par la photo, le jardinage et la poésie au cœur de ce lieu de prière orthodoxe.
À Saint-Julien-des-Points, le skite Sainte-Foy domine la vallée Longue de toute sa bâtisse. Depuis seize ans, le Père Gérasime, dit Frère Jean, et le Frère Joseph vivent dans cette ancienne ferme
fortifiée en pierres de schiste. Skite, en grec, est l’équivalent de “celle”, le lieu de retraite d’un ermite, et désigne aussi un petit monastère. Ce prieuré bénédictin du XVIe siècle, entièrement restauré par des artisans voisins dont le savoir-faire témoigne du patrimoine local, est devenu un lieu de prière orthodoxe et de retraite en plein cœur des Cévennes.
La Fraternité Saint-Martin, association d’artistes chrétiens qui compte 850 adhérents, acquiert les bâtiments en 1996. Le skite a pour vocation d’accueillir les retraitants orthodoxes, mais aussi les artistes, les artisans, les paysans du monde entier… Pourvu que l’on témoigne de sa foi – quelle qu’elle soit – par une œuvre d’art ou par un art de vivre. « Le paysan reste toujours très humble devant son œuvre. Pourtant,
un bon pain, un bon fromage, un bon miel, c’est authentique, cela crée de la fraternité », constate Frère Jean.
L’hostellerie propose trois chambres sobres mais hospitalières, une salle d’eau ; un réfectoire spacieux qu’orne une cheminée du XVI e siècle. À l’étage, un oratoire situé dans une ancienne magnanerie abrite
les offices sous l’égide des saints, dans un parfum d’encens. Les icônes dorées côtoient les vitraux de Henri Guérin et des objets liturgiques ouvragés. Une fresque colorée recouvre les murs. Quatre
offices rythment la journée des moines et chacun est invité à partager cette prière au quotidien.
Les bâtiments ouvrent sur une cour intérieure. Les calades sont entretenues par Frère Joseph ainsi que les murets qui bordent la propriété. Quant au jardin, c’est l’affaire de Frère Jean. Rectangulaire,
clôturé, il rappelle dans son ordonnancement les jardins médiévaux. Un chemin de prière le surplombe au milieu des chênes verts. Statues et croix en ponctuent le trajet, ainsi qu’une exposition de photos, œuvres du moine dédiées au passage du temps. Plus loin, une gloriette ; là, un banc… Un lieu de prière, de contemplation, de silence et de méditation.
Photographe professionnel avant de devenir moine en 1983, Frère Jean poursuit ses recherches dans cette activité. Il a publié de nombreux livres de photos et de poésies. Son travail sera exposé de mai à
septembre 2013 au prieuré Saint-Michel de Grandmont (Hérault), au musée du Protestantisme de Ferrières (Tarn) et en juillet à Marseille, capitale européenne de la culture.
En savoir plus : www.photo-frerejean.com
Cet article est extrait de Couleurs Lozère Magazine