Sans-abrisme, mal-logement, le Département mobilisé

Mardi 23 juin 2015

Une présentation du "Diagnostic à 360°: du sans-abrisme au mal-logement" inscrit dans le Plan Départemental d’Action pour le Logement et l’Hébergement des Personnes Défavorisées a eu lieu ce 23 juin. 

Elle s'est faite en présence des représentants de la Préfecture de la Lozère, de la directrice départementale adjointe de la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations du  directeur départemental de la direction départementale des territoires et du Département de la Lozère (représenté par Patricia Brémond).

Pourquoi ?

Les diagnostics territoriaux partagés dits à 360° constituent un outil permettant de prendre en compte toutes les situations d’exclusion, notamment en termes de difficultés d’accès au logement, d’absence de logement, ainsi que les réponses déjà en place au sein de chaque territoire afin de favoriser l’accès à un logement digne et adapté pour les personnes précaires.
La vision à « 360° » doit permettre de mieux comprendre les besoins des ménages dans leur diversité et de décloisonner les champs de l’hébergement, du logement et de l’accompagnement social, médico-social et sanitaire.

La démarche a été lancée en septembre 2014. Les services de l’État (DDCSPP et DDT) se sont étroitement associés avec le Conseil départemental de la Lozère pour mener le diagnostic territorial.

Les principales problématiques repérées sur le territoire :

liées à l’hébergement

Des améliorations à conduire sur les dispositifs d’hébergement (accompagnements pluridisciplinaires, couverture territoriale, conditions d’accueil, modes d’hébergements alternatifs) ;
La stigmatisation des publics sortant des dispositifs d’hébergement ;
La prise en charge des déboutés du droit d’asile.

 

liées au logement

Le manque de lisibilité sur l’offre de location, sur les dispositifs existants en matière d’accès et de maintien dans le logement ;
Des problèmes d’adaptation aux besoins et de précarité énergétique du parc de logements ;
La ruralité : un frein au déplacement des personnes et des accompagnants dans le parcours d’accès à un logement autonome.

L’adéquation de l’offre d’hébergement et de logement au regard des besoins du département
Manque d’hébergement en lien avec le soin (LHSS) ;
Nécessité de proposer une offre d’hébergement alternative pour les publics les plus en  marge ;
Absence sur deux bassins de vie (Langogne et Saint-Chély-d’Apcher) de dispositif  d’hébergement accompagné permettant un accès au logement pour les publics précaires ;
Absence de dispositif spécifique pour l’accueil des jeunes en Lozère (CLAJ ou FJT) ;
Une offre du parc locatif qui répond globalement aux besoins (peu de tension) ;
Une demande de petits logements pour les publics isolés (revenus très modestes) ;
Une partie du parc à adapter aux besoins actuels (situation du logement, confort,  énergie, accessibilité…).

Les publics prioritaires du territoire

Trois publics sont cités de façon récurrente par les partenaires et les usagers lors des échanges :
Les jeunes de moins de 25 ans, en rupture familiale ou isolés ;
Les personnes âgées et handicapées, ayant de faibles ressources ;
Les personnes présentant des troubles psychiatriques, des conduites addictives et des problématiques sanitaires (multi pathologies, maladies chroniques), nécessitant un accompagnement social et médico-social dans l’accès à l’hébergement et/ou au logement.

Identification des pistes de travail prioritaires

Un 6e plan départemental d’actions pour le logement et l’hébergement des personnes défavorisées va être élaboré pour la période 2014-2020. Il amorcera ses travaux à partir des pistes suivantes :

Des priorités transversales :

 

D’une manière générale, le diagnostic a permis lors des séminaires de territoire notamment de mettre en lumière le manque de lisibilité et de connaissance des dispositifs et des instances existants actuellement sur notre territoire.

Un des axes de travail prioritaire est donc d’améliorer l’information et de développer des modes de communication auprès des partenaires et des usagers sur l’existant.

Par ailleurs, la collecte des données lors de l’élaboration du diagnostic a mis en exergue la multitude d’indicateurs sollicités par les institutions auprès des partenaires, sans concertation préalable.

Une autre priorité concernera donc la création d’un observatoire pour accompagner ce 6e plan, qui contribuera à l’actualisation annuelle du diagnostic, document de référence permettant une lisibilité des enjeux du territoire en matière de logement et d’hébergement des personnes défavorisées.

Par ailleurs, d’autres axes de travail prioritaires ont été pointés dans le diagnostic.

 

Dans le cadre de l’hébergement :

  • Poursuivre la mise en place de dispositifs d’hébergement en lien avec le soin.

  • Déployer et favoriser l’utilisation du logiciel SI-SIAO afin de collecter des données pertinentes permettant d’ajuster les dispositifs aux besoins pour que le SIAO remplisse pleinement son rôle d’observatoire social.

  • Imaginer un dispositif spécifique pour l’accueil des jeunes en Lozère.

  • Imaginer des offres d’hébergement pour les publics en marges des dispositifs actuels (habitats alternatifs).

 

Dans le cadre du logement :

  • Favoriser par des accompagnements adaptés, le passage de l’hébergement vers le logement.

  • Produire des logements adaptés aux publics à faibles ressources.

  • Poursuivre le travail engagé avec les bailleurs et l’Anah sur la précarité énergétique.

  • Traiter la problématique de la vacance dans les logements sociaux.

  • Poursuivre le déploiement du logiciel SYPLO pour la mobilisation du contingent préfectoral en faveur des publics prioritaires.

  • Favoriser l’accessibilité du parc locatif.

  • Agir sur la détection du saturnisme et du radon dans le cadre de la MDLHI.
     

Dans le cadre de l’accompagnement social, médico-social et sanitaire :

  • Optimiser les dispositifs d’accompagnement dans l’accès et le maintien dans le logement.

  • Développer les accompagnements sanitaires, sociaux et médico-sociaux au plus près des personnes dans une logique « d’aller vers » (ex : création d’une équipe mobile de psychiatrie).

  • Travailler sur la gestion des cas complexes en lien avec la démarche AGILLE.

 

 

Le Comité technique se réunira dès septembre 2015 pour travailler à l’élaboration des fiches actions du prochain plan qui sera présenté en comité de pilotage au premier trimestre 2016.