Les Archives départementales manquent de place !

Lundi 13 février 2023
 Le projet est en préparation depuis 2016, date de la 1ère délibération. L'annexe des Archives de la collectivité départementale va commencer à sortir de terre cette année.
 
Un espace supplémentaire indispensable au regard de la saturation du bâtiment actuel. Depuis que les lois de décentralisation lui ont confié la gestion, la conservation et la valorisation des archives produites pour les services et établissements publics du territoire (communes, communautés de communes, Conseil départemental, État), le Département a besoin de place. 
 
 
C ’est  un  véritable  jeu  de  Tétris,  il  faut  tout calculer au mètre près ! » Préparer le déménagement  d’une  partie  des  archives départementales  vers  le  futur bâtiment annexe n’est pas une mince affaire. « Il faut repérer  les  fonds  à  déménager,  ceux qui  ont besoin  d’être  reconditionnés, dépoussiérer, prévoir comment redéployer les magasins. Une bonne partie va bouger...»,  énumère  Pauline Gendry,  directrice des Archives départementales. 
C’est une complète réorganisation  qui  s’avance avec le début des travaux  de  construction du  nouvel espace de conservation  à  l’emplacement de l’ancienne station  service  Charbonnel.  
 

Plus d'un an de travaux 

 
«  Les  premières  discussions  pour  trouver  un  terrain  pour  ce  projet  remontent  à  7  ans  au  moins, relate la conservatrice. Le bâtiment actuel a été construit en 1989, il a une capacité de conservation de 8,5km linéaires de documents et aujourd’hui il est totalement saturé. Nous entreposons même les 
meubles  à  plans  dans  les  couloirs  ». Trouver un terrain adéquat à la construction de ce bâtiment d'un  type  particulier  n’a  pas  été  simple.  Après trois hypothèses investiguées (difficultés notamment après les études de sol), le Département a acquis,  en  2021,  l’ancienne  station  Charbonnel, 
située à quelques centaines de mètres du bâtiment principal, avenue du Père-Coudrin à Mende pour  déployer  ses  magasins  de  stockage.  Un gros chantier a alors été engagé. « Le site, qui est une installation classée au titre industriel, a nécessité de lourds travaux de dépollution de toute trace d’hydrocarbure qui ont eu lieu fin 2021-début 2022, retrace  Bertrand  Paysal,  chargé  de  la  mission Programme  d’aménagement  et  de  construction au sein du Département. Les travaux de construction du nouveau bâtiment vont débuter en mai-juin pour 12 à 14 mois de chantier, soit une livraison en août-septembre 2024. » La totalité du projet, hors foncier,  représente  un  budget  de 3,4M € auquel l’État participe à hauteur de 570 000 €, le Département  finançant  les  2,83M€  restants. 
  

L'air, l'humidité, la lumière, les nuisibles...il faut tout maîtriser

 
Le bâtiment qui va sortir de terre doit non seulement avoir un intérêt esthétique, mais surtout répondre à des contraintes d’usage. « C’est un bâtiment qui doit durer. Nous devons faire attention à la géotechnique et à être hors zone inondable, bien sûr. L’ensemble des locaux est borgne pour éviter  les  dégradations  dues  aux  UV  et  interdire toute pénétration de l’extérieur, que ce soit de l’air, des nuisibles ou des tentatives de cambriolage. Le traitement d’air doit aussi garantir la pérennité de la  conservation  et  ne  pas  être  trop  dispendieux en  énergie,  détaille  Bertrand  Paysal.  Nous  allons tout mettre en place pour être les plus économes  possibles  :  éclairage  LED,  températures les plus optimisées, régulation systématique... » 
 
Le  projet  retenu  est  celui  du  cabinet  Bessin-Sebelin  et  Le  Compas  dans  l’œil  avec  un  bâtiment  compact  et  une  enveloppe  passive à forte inertie, constituée de matériaux qui permettent  de  gérer  l’hygrométrie,  c'est-à-dire la saturation de l'air en vapeur d'eau. Son béton  calcaire  posé  par  strates  lui  assure  une bonne  intégration  esthétique  dans  l’environnement.  Sur  place,  aucun  accueil  de  public, ni  d’agent  au  quotidien,  le  bâtiment  est  voué à  la  conservation  :  une  salle  de  versement, une salle de tri et des magasins selon les besoins : « Nous aurons des meubles à plans pour 
les  grands  formats,  un  petit  magasin  réservé aux  supports  particuliers,  comme  les  photographies, et des rayonnages mobiles pour un gain de place. Au total 7km linéaires, se réjouit Pauline Gendry.  Nous allons y déplacer 200ml de documents numérisés et 1,1kml d'archives contemporaines, qui sont peu demandées pour le moment.  L’idée est de conserver dans le bâtiment principal des  Archives  les  documents  les  plus  consultés, comme  les  registres  de  notaires,  et  de  faire de la place pour des fonds privés et communaux ».  
 
Avec 150ml qui sont confiés chaque année aux Archives  départementales,  l’annexe  va  permettre  de  faire  de  la  place  pour  les  30  ans à venir,  d’autant  que  le  papier  tend  à  diminuer au  profit  du  numérique.  À  la  demande  de  la Présidente, au besoin, les fondations pourront permettre  de  surélever  le  bâtiment  et  ainsi  faire  gagner  un  étage  supplémentaire  à  la structure.
 
 
 
©Modélisation 3D Architecte
 
 
Cet article est extrait du Couleurs Lozère magazine n°64