Le projet est en préparation depuis 2016, date de la 1ère délibération. L'annexe des Archives de la collectivité départementale va commencer à sortir de terre cette année.
Un espace supplémentaire indispensable au regard de la saturation du bâtiment actuel. Depuis que les lois de décentralisation lui ont confié la gestion, la conservation et la valorisation des archives produites pour les services et établissements publics du territoire (communes, communautés de communes, Conseil départemental, État), le Département a besoin de place.
C ’est un véritable jeu de Tétris, il faut tout calculer au mètre près ! » Préparer le déménagement d’une partie des archives départementales vers le futur bâtiment annexe n’est pas une mince affaire. « Il faut repérer les fonds à déménager, ceux qui ont besoin d’être reconditionnés, dépoussiérer, prévoir comment redéployer les magasins. Une bonne partie va bouger...», énumère Pauline Gendry, directrice des Archives départementales.
C’est une complète réorganisation qui s’avance avec le début des travaux de construction du nouvel espace de conservation à l’emplacement de l’ancienne station service Charbonnel.
Plus d'un an de travaux
« Les premières discussions pour trouver un terrain pour ce projet remontent à 7 ans au moins, relate la conservatrice. Le bâtiment actuel a été construit en 1989, il a une capacité de conservation de 8,5km linéaires de documents et aujourd’hui il est totalement saturé. Nous entreposons même les
meubles à plans dans les couloirs ». Trouver un terrain adéquat à la construction de ce bâtiment d'un type particulier n’a pas été simple. Après trois hypothèses investiguées (difficultés notamment après les études de sol), le Département a acquis, en 2021, l’ancienne station Charbonnel,
située à quelques centaines de mètres du bâtiment principal, avenue du Père-Coudrin à Mende pour déployer ses magasins de stockage. Un gros chantier a alors été engagé. « Le site, qui est une installation classée au titre industriel, a nécessité de lourds travaux de dépollution de toute trace d’hydrocarbure qui ont eu lieu fin 2021-début 2022, retrace Bertrand Paysal, chargé de la mission Programme d’aménagement et de construction au sein du Département. Les travaux de construction du nouveau bâtiment vont débuter en mai-juin pour 12 à 14 mois de chantier, soit une livraison en août-septembre 2024. » La totalité du projet, hors foncier, représente un budget de 3,4M € auquel l’État participe à hauteur de 570 000 €, le Département finançant les 2,83M€ restants.
L'air, l'humidité, la lumière, les nuisibles...il faut tout maîtriser
Le bâtiment qui va sortir de terre doit non seulement avoir un intérêt esthétique, mais surtout répondre à des contraintes d’usage. « C’est un bâtiment qui doit durer. Nous devons faire attention à la géotechnique et à être hors zone inondable, bien sûr. L’ensemble des locaux est borgne pour éviter les dégradations dues aux UV et interdire toute pénétration de l’extérieur, que ce soit de l’air, des nuisibles ou des tentatives de cambriolage. Le traitement d’air doit aussi garantir la pérennité de la conservation et ne pas être trop dispendieux en énergie, détaille Bertrand Paysal. Nous allons tout mettre en place pour être les plus économes possibles : éclairage LED, températures les plus optimisées, régulation systématique... »
Le projet retenu est celui du cabinet Bessin-Sebelin et Le Compas dans l’œil avec un bâtiment compact et une enveloppe passive à forte inertie, constituée de matériaux qui permettent de gérer l’hygrométrie, c'est-à-dire la saturation de l'air en vapeur d'eau. Son béton calcaire posé par strates lui assure une bonne intégration esthétique dans l’environnement. Sur place, aucun accueil de public, ni d’agent au quotidien, le bâtiment est voué à la conservation : une salle de versement, une salle de tri et des magasins selon les besoins : « Nous aurons des meubles à plans pour
les grands formats, un petit magasin réservé aux supports particuliers, comme les photographies, et des rayonnages mobiles pour un gain de place. Au total 7km linéaires, se réjouit Pauline Gendry. Nous allons y déplacer 200ml de documents numérisés et 1,1kml d'archives contemporaines, qui sont peu demandées pour le moment. L’idée est de conserver dans le bâtiment principal des Archives les documents les plus consultés, comme les registres de notaires, et de faire de la place pour des fonds privés et communaux ».
Avec 150ml qui sont confiés chaque année aux Archives départementales, l’annexe va permettre de faire de la place pour les 30 ans à venir, d’autant que le papier tend à diminuer au profit du numérique. À la demande de la Présidente, au besoin, les fondations pourront permettre de surélever le bâtiment et ainsi faire gagner un étage supplémentaire à la structure.
©Modélisation 3D Architecte
Cet article est extrait du Couleurs Lozère magazine n°64