Vous avez été très nombreux à m’apporter votre soutien face aux nouvelles attaques personnelles dont j’ai fait l’objet de la part de la Conseillère départementale du canton de Saint-Alban.
Aussi, je tenais à vous en remercier chaleureusement. Je souhaitais également partager avec vous quelques éléments de réflexion.
Cet acharnement tout empreint d’agressivité n’est pas nouveau : j’ai subi des attaques du même ordre après les élections législatives et cantonales (un proche parent de l’un des conseillers départementaux d’opposition m’a assigné deux fois au tribunal administratif pour remettre en cause mon élection, deux recours que j’ai gagnés).
Mais en agissant de la sorte, je considère que la ligne rouge de la diffamation publique a été franchie. Je me réserve d’ailleurs le droit de poursuivre ce délit devant la juridiction compétente et de demander réparation. Car ces propos, dont le but évident est de salir et de nuire, portent atteinte à mon honneur et à ma probité. Pire, dans un contexte de démocratie en tension, ils alimentent le populisme et discréditent le sens et la valeur de l’action politique et publique.
Face à la calomnie véhiculée par de telles déclarations jetées en pâture à l’opinion publique, comment répondre ? La question se pose en effet. Ce d’autant que, chacun le sait, malgré tous les démentis, elles font naître de la suspicion. Dans ces conditions, je préfère la cohérence et la transparence. C’est la raison pour laquelle il me paraît essentiel de rappeler à nouveau certains faits en m’adressant directement aux Lozériennes et aux Lozériens.
On m’accuse de bénéficier d’avantages matériels (véhicule de fonction, carte d’essence, chauffeur, repas, etc.), d’aucuns diront de « privilèges ». Pourtant, animée par un souci d’éthique en politique, je suis la présidente qui a mis fin à ces pratiques (qui ne furent d’ailleurs jamais critiquées auparavant).
Je me rends tous les jours au Département avec mon véhicule personnel ou à pied (je n’ai même pas de véhicule administratif attitré).
J’ai fait voter la suppression de tous les véhicules de fonction qui étaient à disposition du Président précédent, du directeur général des services, du directeur de cabinet et des deux directeurs généraux-adjoints (toute l’année, du lundi au dimanche inclus, pour un usage à des fins privées, avec les frais de carburant et d’entretien du véhicule à la charge de la collectivité).
J’ai imposé les mêmes règles aux organismes « satellites » du Département. Désormais, seuls sont maintenus les véhicules de service (regroupés dans un « pool » commun) utilisés par les élus dans le cadre de leur mandat pour se rendre à des réunions, rendez-vous ou manifestations/représentations (sachant que la priorité d’accès est donnée à l’élu qui doit effectuer le trajet le plus long). J’ai imposé le principe du covoiturage entre élus (majorité et opposition) mais aussi avec les agents à chaque fois que cela est possible (cf. règlement intérieur de département).
Aucun élu depuis le changement de majorité n’a de carte d’essence (a fortiori la Présidente du Conseil départemental).
Le nombre de chauffeurs au service des élus reste le même chaque semaine (deux) et durant les vacances (un) sachant que leur mission est désormais élargie à celle de vaguemestre ; de plus, le fait de disposer d’un chauffeur ne représente en rien un confort tant leur rôle est précieux (en matière de sécurité notamment) au regard de la longueur des trajets qui doivent être régulièrement effectués dans le cadre de nos missions (cette solution permet d’ailleurs d’utiliser le trajet en voiture comme un espace de travail).
Concernant les frais de repas, de déplacements et d’hébergements, les taux de remboursements sont les mêmes pour tous les élus (pour exemple : un repas dans le département, remboursé jusqu’à 15,25€) et aucun privilège particulier ne m’est accordé.
Enfin, au sujet des indemnités, je tiens à rappeler que nous avons pris l’enveloppe dévolue aux 25 anciens conseillers généraux, nous y avons intégré les 26 élus départementaux et nous avons appliqué une baisse de 7%, soit au total une baisse de 10%, ce qui représente une économie annuelle de 185 920,80€, et sur la durée du mandat de 1 115 524,80€, alors que nos indemnités sont les plus basses de France puisqu’elles sont calculées en fonction de la population (cf. délibération 2015 ).
Ces décisions sont nécessaires parce que les citoyens réclament de l’exemplarité, et nous la leur devons. Il s’agit là des conditions indispensables pour rétablir de la confiance et leur demander en retour de consentir à des efforts partagés.
D’autres points relatifs au fonctionnement de nos institutions françaises méritent encore d’être clarifiés (afin d’éviter qu’on les méprise voire qu’on les ignore…).
Les commissions organiques sont des réunions institutionnelles du Département au sein desquelles les dossiers sont débattus ; elles sont obligatoires et indispensables au fonctionnement démocratique de l’institution.
Les fonctionnaires sont neutres et sont recrutés pour leurs compétences, reconnus par des concours administratifs ; de plus, en dehors de leur travail, les agents sont des citoyens libres de leurs engagements ; ils méritent mieux que le mépris car ils sont les garants de la cohésion sociale, territoriale, du pacte républicain, de l’égalité d’accès des citoyens.
« Les citoyens réclament de l’exemplarité, et nous la leur devons ».
Le Département conserve le même nombre d’équivalent temps plein (ETP) ; en d’autres termes, leur nombre n’a pas été augmenté depuis le changement de majorité ; comme dans toute collectivité, il y a des suppressions et des créations de poste mais le solde reste le même avec une ligne en baisse dans le budget 2016 (ne seront remplacés systématiquement que les postes en lien avec du public).
La délibération de 2011 de la précédente majorité prévoyait 3 emplois cabinet au seul service de la majorité précédente ; nous avons fait le choix de donner aussi des droits à l’opposition ; chaque groupe est libre d’embaucher les salariés de son choix dans la limite de l’enveloppe financière ; les attaques contre l’un de ces salariés ne sont pas non plus acceptables (qui plus est lorsqu’il nous accompagne à hauteur de 0,30 ETP du SMIC) ; c’est comme si la majorité se permettait de rappeler que la salariée du groupe de droite n’est pas connue pour ses idées de gauche !
Tous les conseillers départementaux sont élus au suffrage universel direct, ils sont élus par un canton mais sont élus du Département ; la nuance est importante à souligner ; la majorité travaille donc au service de l’ensemble des Lozériennes et des Lozériens, et se rend sur tous les territoires.
Enfin, un suppléant reprend les fonctions du député seulement si celui-ci décède, entre au gouvernement, devient membre du Conseil constitutionnel, devient défenseur des droits, ou dispose d’une mission supérieure à 6 mois. Seul le député qui exerce son mandat peut se réclamer du titre de député et « la personne » mentionnée à l’article 176 du code électoral ne dispose aucunement de cette qualité ; toute déclaration contraire est une usurpation ; la qualité de suppléant n’est d’ailleurs pas mentionnée dans le décret publié au Journal officiel relatif aux cérémonies publiques, préséances, honneurs civils et militaires.
Force est de constater qu’en l’absence de propositions concrètes ou d’arguments sur le fond des dossiers (le budget 2016 démontre d’ailleurs le contraire des propos avancés par la conseillère départementale), il ne reste que les mensonges pour tenter d’affaiblir notre majorité.
Ils révèlent une fois de plus au grand jour une certaine conception du travail, de la politique et du rapport aux autres (citoyens, élus ou agents du département, fonctionnaires en particulier).
Parce que la République et notre département méritent mieux que la démagogie et le populisme, la majorité départementale travaille à la mise en œuvre d’un projet politique validé par le suffrage universel en mars 2015. Son ambition est claire : permettre à chacun de vivre heureux dans des conditions dignes dans notre département. Pour y parvenir, nous agissons quotidiennement en faveur de l’économie, du désenclavement, du vivre ensemble, etc. Au-delà de nos actes, nous considérons que chaque Lozérienne et chaque Lozérien – de naissance ou d’adoption, mariés, divorcés, veufs, célibataires, avec ou sans enfants, familles recomposées, malades, en bonne santé, etc. – doit pouvoir y trouver sa place, sans discrimination, et participer ainsi au rayonnement de la Lozère.
Je souhaite que cette mise au point mette un terme à ces attaques stériles.
Sophie PANTEL
Présidente du Conseil départemental de la Lozère