De 1764 à 1767, la Bête du Gévaudan, animale ou humaine, fait, en tout, près de cent victimes, le plus souvent atrocement mutilées. Les premières attaques ont lieu aux confins du Vivarais et du Gévaudan, avant de se concentrer en Margeride.
En juin 1767, le marquis d'Apcher mène une battue, sur le Mont Mouchet dans le bois de la Ténazeire, accompagné de quelques volontaires voisins, dont Jean Chastel, réputé excellent chasseur. Ce dernier, posté sur la Sogne-d’Auvert, près de Saugues voit la Bête venir à lui. Comme celle-ci reste immobile, Chastel épaule, vise et tire... La Bête est morte. Sa dépouille, chargée sur un cheval, est aussitôt portée au château de Besques, examinée, puis promenée dans tout le pays, avant d'être emmenée à Versailles. La Bête y arrive dans un état de putréfaction avancé et est rapidement enterrée. Maigrement récompensé par le roi, Jean Chastel fut, en revanche, porté en héros, par tous les habitants de la province du Gévaudan.
Mélange de peur, de sensationnel, de fantasme et de surnaturel, il s'agit du premier fait divers du royaume. Cet événement fait, à l'époque, l'objet de nombreux articles dans les gazettes. Sa renommée dépasse les frontières du Royaume de France pour atteindre l’Angleterre et les états allemands. L'histoire de la « Bête du Gévaudan » a ainsi traversé les siècles jusqu’à nous, comme en témoigne le nombre considérable de productions documentaires ou filmographiques qu’elle a inspirée, comme le Pacte des loups en 2001.
Couleurs Lozère magazine : "La Bête du Gévaudan,
une affaire loin d'être classée" (294 ko)