©Archives dép. 2 Fi Chaptal9 - Portrait de Chaptal conservé au musée Ignon Fabre. - (1976)
Le bicentenaire de la mort de l'empereur Napoléon Ier sera commémoré par la Nation ce mercredi 5 mai 2021. L'occasion pour la Lozère de se rappeler que parmi ses illustres personnages se trouvent Jean-Antoine Chaptal est né en 1756 à Nojaret, commune proche de Mende, ville à laquelle il est resté très lié jusqu'à sa mort.
Savant de renommée mondiale, célèbre pour son traité sur la "chaptalisation", Napoléon Bonaparte le nomme ministre de l'Intérieur en 1801. Chaptal est alors à l'origine d'une réorganisation complète de l'instruction publique et en particulier de la création de l'école de sages-femmes de l'Hospice de la maternité de Paris en 1802. Il démissionne en 1804 lorsque Bonaparte se fait proclamer empereur, afin de se consacrer à ses travaux scientifiques.
En 1808, Napoléon 1er lui décerne le titre de comte de Chanteloup (nom du domaine proche d’Amboise qu’il avait acquis en 1802). Durant les Cent Jours, Napoléon le nomme ministre d’État et directeur de l’agriculture, du commerce et de l’industrie.
En 2011, Patrice Gueniffey avait publié dans un ouvrage les Souvenirs de Jean-Antoine Chaptal sur Napoléon. En effet, Jean-Antoine Chaptal écrivait dans ses mémoires « J'ai eu avec lui des rapports assez intimes durant ces seize années, j'ai pu l'étudier et l'apprécier, [...] Je l'ai pu avec d'autant plus de succès que j'ai constamment joué, auprès de lui, le rôle d'un observateur impassible. Je crois ne m'être jamais fait illusion ni sur ses défauts ni sur ses qualités ». Grâce à cette proximité, Chaptal peut camper un Bonaparte vivant, haut en couleur, parfois timoré et prudent, souvent courageux et inspiré. C'est un document passionnant, très connu des historiens de Napoléon.
Il faut savoir que les Archives départementales de la Lozère conservent bon nombre de documents relatifs à la période napoléonienne, sur l'organisation administrative, les événements politiques, sur la conscription ou encore sur l'engagement des soldats pendant les conquêtes napoléoniennes.
Elles sont également le gardien judiciaire du fonds du Château de Brion à Fournels (30 J). Ce fonds est riche de documents et de correspondances privées et inédites de deux grands familles :
Ces deux familles se trouvent réunies en 1800 par le mariage de Marie Madeleine Louise Amélie de Lastic et Géraud-Pierre de Michel du Roc de Brion, émigré en 1791 et passé dans l'armée des Princes, chevalier de Saint-Louis, baron d'Empire.
Sont consultables aux Archives les documents du XIXe s. et des périodes antérieures. Ils permettent d'en savoir plus sur Géraud-Pierre de Michel du Roc, marquis de Brion, baron de l'Empire, membre du collège électoral de la Lozère et surtout petit cousin de Christophe de Michel du Roc dit Duroc, duc de Frioul, lui aussi très attaché à la Lozère, bien que né en Lorraine. Ce grand maréchal du palais de Napoléon Ier, tombé au champ d'honneur à la bataille de Bautzen (Saxe) en 1813 était parfois surnommé l'« ombre de Napoléon ». Il fut chef de bataillon, chef de brigade dans la campagne d'Egypte, négociateur à l'étranger et sénateur. Duroc repose aujourd'hui aux Invalides auprès de son Empereur. La place principale de Pont-à-Mousson porte son nom. « Duroc avait des passions vives, tendres et secrètes, qui répondaient peu à sa froideur extérieure. Duroc était pur et moral, tout à fait désintéressé pour recevoir, extrêmement généreux pour donner. » (Napoléon Bonaparte)
A visiter en Lozère également le Château de la Baume situé sur la commune de Prinsuéjols. L’actuel propriétaire est un arrière arrière petit neveu du mémorialiste Emmanuel de Las Cases et secrétaire particulier de Napoléon. Une pièce du château consacre un petit musée à ce fidèle de Napoléon et à son fils qui participa à l’expedition du retour des cendres de Napoléon au coté du Prince de Joinville. On y trouve des ouvrages anciens, des porcelaines issues des manufactures royales et même une mèche de cheveux ayant appartenu à l’Empereur !
En savoir plus : www.chateaudelabaume.org
Enfin, comme chaque sait, Napoléon est mort à Sainte-Hélène… la Lozère a aussi sa petite île du même nom…. Un îlot de verdure et non d'exil… ;)
Village de Sainte-Hélène en Lozère (48)
A relire également cet article paru dans le Couleurs Lozère Magazine sur ce pionnier qu'était Jean-Antoine Chaptal. Celui qui a révolutionné l’art de la vinification et apporté un leg scientifique considérable à la France pré-industrielle.