Une pétition pour une meilleure répartition des moyens de secours héliportés

Mardi 17 novembre 2020

Le Dragon affecté, puis retiré, à la Lozère l'été dernier a montré les limites de la répartition des hélicoptères de service public en France métropolitaine, et l'abandon de certains territoires. Après un sondage réalisé auprès de certains Conseils départementaux, notamment ruraux, il est apparu que ce constat est partagé par une bonne partie de ces Départements qui revendiquent aussi une égalité d'accès aux secours pour chaque citoyen. Cette situation a encouragé le Conseil départemental de la Lozère à lancer une pétition pour demander une réforme des moyens de secours héliportés et une meilleure répartition entre les territoires en tenant compte de la présence des autres moyens de secours, des conditions climatiques et de la topographie.

Plus particulièrement pour la Lozère :

  • Le Département compte de nombreuses zones accidentées difficilement accessibles par la route, dans lesquelles sont pratiquées des activités de pleine nature à risques (canyoning, escalade, VTT…).

  • De nombreuses prises en charge médicales relevant de la cardiologie et de la neurologie nécessitent une médicalisation rapide en CHU (la présence d'un hélicoptère permettrait de respecter l'engagement de mettre chaque individu à moins de 30 min d'une équipe médicale de réanimation). De plus, le département ne compte qu'un seul Service mobile d'urgence et de réanimation (SMUR), ce qui laisse le territoire sans aucun service d'urgence mobile lorsque l'équipage réalise un transfert vers un CHU.

  • La Lozère est entièrement située en zone de montagne, avec le mont Aigoual qui forme une barrière climatique, empêchant souvent le Dragon 34 d'intervenir.

  • Le positionnement à Mende servirait l'ensemble des départements limitrophes (Cantal, Ardèche, Haute-Loire, Aveyron) pour les mêmes usages. Il serait également utile pour la formation des secouristes grâce, à la proximité avec le Centre national de formation des Groupes d'intervention en milieux périlleux (CNF Grimp).

 Voici, ci-dessous le texte de la pétition que vous retrouverez sur le site Internet de change.org sur le lien suivant : http://chng.it/Lmh7ScR5T9.

Pour une meilleure répartition des moyens de secours héliportés entre les territoires

Le cas de la Lozère a montré récemment les limites de la stratégie de l’État dans le déploiement des moyens de la Sécurité civile. La santé et la Sécurité civile sont des compétences régaliennes, de l’État. C'est un droit pour chaque Français.

Or actuellement, avec une répartition inéquitable des moyens aériens sur le territoire, certains citoyens n'ont pas les mêmes chances de survie que d'autres. Malgré un bon maillage territorial des Services départementaux d’incendie et de secours (Sdis), dans de nombreux départements les interventions de secours ne respectent pas toujours le délai maximum de 30 minutes pour accéder aux soins urgents, faute de moyens héliportés. Ces temps pourraient être réduits grâce à une meilleure répartition des hélicoptères sur le territoire. D'autant que certains territoires avec un relief accidenté sont également soumis a des contraintes climatiques, qui limitent les interventions des appareils de départements voisins (brouillard, neige, etc.).

Nous demandons une réforme d'ampleur de la couverture nationale des secours héliportés et de l’accès aux soins. Force est de constater qu'actuellement la plupart des hélicoptères sont positionnés dans les grandes villes et en bordure de littoral, ce qui obère pour moitié leur capacité de couverture sur terre. Il serait plus efficient de les repositionner dans les terres, où ils couvriraient un territoire plus large et pourraient secourir plus de personnes avec le même nombre d'engins. Cette réforme doit donc comprendre une mutualisation et un repositionnement des appareils (Sécurité civile, Samu, Gendarmerie, maritime). La répartition doit être plus juste entre les territoires.

L’État doit être garant de la sécurité de tous les Français et prendre ses responsabilités. Aucun territoire n'est un territoire de seconde zone. Nous ne voulons pas de sous-territoire ni de de sous-citoyen. Non à la fracture territoriale et à l'abandon des territoires ruraux. Il y a urgence à réformer l'accès aux secours et à ne plus opposer les territoires entre eux !

Pour plus d'informations : Secours à la population en Lozère : à quoi joue l’État ?