RD 808 – GLISSEMENT AU DROIT DE RECOULETTES

Jeudi 12 novembre 2015

Henri Boyer, vice-président et président de la commission infrastructures, désenclavement et mobilités fait le point sur les travaux.

Comme cela a pu être indiqué précédemment, la RD 808 présente de nombreux et actifs glissements, relevés depuis la fin des années 90 nécessitant des interventions récurrentes. C'est notamment la cas au droit de Recoulettes, où le glissement avait évolué de manière significative ces  dernières années.

Les premières expertises menées en 2011 ont conduit le bureau d’étude mandaté à proposer une intervention en plusieurs phases, la première mettant en œuvre une solution simple, néanmoins susceptible d’être suffisante dans certains cas, permettant si possible une intervention dans des délais courts en conservant une certaine maîtrise financière.

Cette étape initiale a été menée de fin 2013 à début 2014. Cependant, la réponse technique n’a pas permis d’enrayer le glissement. D’autre part, les mauvaises conditions météorologiques de début 2014, avec des pluies fréquentes, ont conduit à aggraver la situation.

Aussi, au vu de l’évolution défavorable lors de ces premiers travaux, la décision de suspendre leur réalisation a été prise en prenant toutes les mesures possibles pour limiter la dégradation. Dans le même temps, une nouvelle étude a été diligentée pour poursuivre avec des solutions techniques de stabilisation plus complexes. La réalisation d’une berlinoise tirantée est la réponse qui durant l’été 2014 est apparue comme la plus pertinente d’un point de vue technique et économique. Cette paroi composée d’une rangée de pieux verticaux, d’une file de tirants inclinés de 25° par rapport à l’horizontale, disposés en partie supérieure  de la paroi et liaisonnés au parement constitué de palplanches au moyen d'une lierne horizontale, a fait ensuite l’objet, dans le courant de l’automne 2014, d’une étude approfondie après laquelle la consultation des entreprises a été lancée.

Le démarrage du chantier, confié au groupement d’entreprises BOTTE-Fondations, SALLES et FILS, a ensuite été fixé en concertation avec ce groupement au mois de mai 2015.

Cependant, les entreprises intervenantes ont constaté au début des études d’exécution une poursuite, jugée préoccupante, du glissement du talus suite notamment à la période de pluies du mois d’avril ne permettant pas la réalisation du chantier dans des conditions de sécurité satisfaisantes. Cette évolution a conduit à reporter le démarrage du chantier au 20 juillet 2015 de manière à rechercher un nouveau mode opératoire qui s’est accompagné d’une adaptation de la constitution de la paroi. Elle a également amené à devoir fermer la RD 808 à toute circulation pendant la quasi-totalité du chantier.

C’est ainsi que la paroi en cours d’exécution depuis une plate-forme de travail réalisée 3 mètres en dessous du niveau de la chaussée est constituée d’une file de pieux verticaux en béton de 70 cm de diamètre, de plus de 13 m de longueur, ancrés dans le substratum calcaire et espacés de 3 m en moyenne. Elle comprend également une nappe de 27 tirants de 21 mètres de longueur moyenne disposés à 1,50 m en dessous de la tête de la paroi, inclinés de 25° par rapport à l'horizontale ainsi qu’un parement constitué de palplanches. Dans chaque pieu ferraillé au moyen d'une cage d'armature est inséré en partie supérieure un profilé métallique permettant de maintenir les palplanches. Les tirants réalisés à partir de forages de 130 mm positionnés sur le parement sont scellés au moyen d’un coulis d'injection dans le substratum calcaire et mis en tension. Ils sont destinés à limiter le déplacement de la paroi en partie haute. La retransmission des efforts induits par les tirants sur les profilés métalliques et les pieux s'opère par le biais des palplanches qui jouent donc le rôle de lierne horizontale et sont à cette fin renforcés par des profilés de même caractéristiques mais disposés verticalement.

En complément, un enrochement est mis en œuvre de part et d'autre de la paroi afin de permettre son raccordement sur le talus de la route.

À cet ouvrage vient se rajouter la réalisation d’un dispositif de drainage effectué en aval de la paroi. Celui-ci est composé d’éperons drainants venant se jeter dans une tranchée de pied de talus. Ce drainage conjugué au décaissement du talus situé en aval de la paroi doit permettre de stabiliser ce dernier. Contrairement au phasage prévu initialement, l'exécution du dispositif de drainage a dû précéder celle de la paroi afin de sécuriser la plate-forme de travail. Le coût de l'ensemble de cette opération est de 1,1 M € TTC.

Conscient de la gêne occasionnée, le Département remercie les usagers pour leur compréhension.