Luc Monnet, la précision au micron près

Luc Monnet est horloger, mais il ne répare pas, il fabrique… ou il crée. Installé près de Marvejols, ce jeune homme est l’un des rares artisans de France qui sache façonner les minuscules pièces des montres mécaniques. Un métier de très haute précision…

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Il faut une bonne loupe pour observer les minuscules engrenages des pièces de métal que façonne Luc Monnet. «  Pour vous donner une idée, un cheveu fait environ 60 microns. Moi, j’ai droit à une marge d’erreur de 2 ou 3 microns quand je fabrique des composants », explique le jeune homme… avant de  préciser  qu’une  montre  peut  contenir  jusqu’à 500 pièces. Aujourd’hui, il n’y a plus que les montres de  très  grand  luxe  qui  contiennent  un  mécanisme façonné  entièrement à la main,  à  l’aide  d’anciens outils ou de machines non numériques. «  Je prends un  matériau  brut  sans  valeur,  un simple  métal,  et j’en  fais  un objet  très  précis  et  très  raffiné,  qui  va durer…»

Travaillant sur commande pour des entreprises d’horlogerie de luxe, en France et, surtout, en Suisse, Luc Monnet fabrique ainsi composants et/ou prototypes…

SIX ANS D’ÉTUDES…

Natif du Doubs, c’est à Morteau, ancien fleuron de l’horlogerie française, que le jeune artisan a étudié, suivant le plus long cursus possible – quatre ans de réparation, deux ans de création – avant d’être diplômé des métiers d’art en horlogerie. Ses premiers postes furent bien sûr basés en Suisse. Il était plus qu’improbable que Luc Monnet vienne travailler en Lozère.

Un jour, pourtant, lors d’un voyage au Laos, il entend parler du département par un Lozérien en exil. La suite serait trop longue à conter. Mais aujourd’hui, Luc Monnet vit avec sa compagne près de Marvejols. Un choix de vie. Un challenge aussi, car les confrères sont tous loin. «  Cela m’oblige à tout faire par moi-même, y compris à fabriquer certains outils, je dois davantage me creuser la tête. » La difficulté, toutefois, ne semble pas lui déplaire. Parmi ses projets, il envisage ainsi de se présenter au très exigeant concours du Meilleur Ouvrier de France, ou d’investir un lieu avec d’autres créateurs et artisans, dans un « souci d’émulation ».

Autant d’histoires
à suivre… Question de temps ?

 

 

Cet article est extrait de Couleurs Lozère magazine

Crédit photos : Régis Domergue